Alerte Santé : Hausse des Intoxications au Paracétamol chez les Jeunes, Mesures d’Urgence de l’ANSM

L’ANSM a récemment exprimé des préoccupations concernant un surdosage de paracétamol [1]. Bien qu’elle ne mentionne pas directement, son avertissement fait allusion au « paracétamol challenge », qui a acquis une notoriété notable récemment.

Ce challenge, qui vise principalement les enfants et les adolescents, consiste à consommer de grandes quantités de paracétamol dans le but d’être hospitalisé le plus longtemps possible. « Des signalements récents, fortement médiatisés, indiquent des cas d’intoxication délibérée par le paracétamol chez des jeunes », indique l’organisme de santé français, qui met en lumière les dangers de ces comportements.

Bien que signalé initialement à l’international, le « paracétamol challenge » n’est pas nouveau et avait déjà été mentionné dans des articles dès 2015.

Le 6 février 2025, le sénateur du Val-d’Oise, Arnaud Bazin, a interpellé le ministre de la Santé, Yannick Neuder, sur ce « défi insensé et périlleux », sollicitant des actions pour sensibiliser les jeunes et leurs familles aux dangers d’une utilisation excessive de paracétamol [2].

Le 12 février 2025, le centre hospitalier de Montauban a signalé quatre cas d’intoxication au paracétamol chez des adolescents. Selon France Info/France 3 Occitanie, l’un d’eux a admis avoir consommé une grande quantité de paracétamol pour relever un défi [3]. L’agence régionale d’Occitanie a alors appelé à une vigilance accrue de la part des professionnels de santé.

La toxicité hépatique du paracétamol en cas de surdosage

Face au risque d’intoxication volontaire, l’ANSM rappelle que le paracétamol en surdose peut causer de graves dommages au foie, parfois irréversibles, qui pourraient nécessiter une transplantation hépatique. Le paracétamol est en effet la première cause de transplantation hépatique pour raisons médicamenteuses en France.

La toxicité du paracétamol peut être due à :

• la prise d’une dose supérieure à celle maximale recommandée par prise ou par jour ;
• ou à des prises trop rapprochées, ne respectant pas l’intervalle minimum recommandé entre les doses.

Les doses maximales recommandées de paracétamol varient selon le poids du jeune et sont indiquées soit sur la notice du médicament, soit sur l’ordonnance médicale.

Identifier les signes d’une intoxication au paracétamol

En cas de doute sur un possible surdosage au paracétamol, il est crucial de contacter immédiatement un centre antipoison ou un service d’urgence (15/SAMU, 18/pompiers, 112/tous types d’urgences médicales).

« Il se peut que le surdosage ne manifeste aucun symptôme initialement, laissant croire à tort qu’il n’y a pas de danger. Toutefois, des nausées, vomissements, douleurs abdominales, perte d’appétit et transpiration excessive peuvent survenir dans les 24 heures suivant l’ingestion. Un surdosage peut aussi causer des dommages rénaux et pancréatiques », précise l’ANSM.

Interdiction de vente de paracétamol aux mineurs sans surveillance

En France, bien que le paracétamol soit disponible sans ordonnance, l’ANSM rappelle aux pharmaciens que la vente de médicaments aux mineurs doit être régulée et respecter certaines exceptions légales.

Il est formellement déconseillé aux pharmaciens de vendre du paracétamol à des enfants ou adolescents sans supervision.

Lors de la vente à un adulte, il est impératif de :

• rappeler les doses correctes et les risques liés au surdosage ;
• encourager à garder ces médicaments hors de portée des enfants.