Alerte santé : Renforcez votre vigilance face au Chikungunya et à la dengue en France métropolitaine !

par adm
Les symptômes apparaissent environ une semaine après la piqûre d’un moustique infecté.

La métropole française constate une augmentation sans précédent des cas importés de chikungunya et de dengue, avec respectivement 950 et 1275 cas recensés depuis le début de l’année. La Direction Générale de la Santé (DGS) souligne l’importance de poser rapidement ces diagnostics pour notamment prévenir la propagation de ces maladies.

La Direction Générale de la Santé (DGS) a lancé une alerte DGS-Urgent [1] invitant les professionnels de la santé à redoubler de vigilance quant au risque de chikungunya et de dengue en France métropolitaine.

Ces maladies virales sont actuellement en forte épidémie respectivement à la Réunion (voir notre article du 3 avril 2025) et dans les Antilles. Les cas importés ont atteint des chiffres records :

  • 950 cas de chikungunya, dont 225 depuis le 1er mai 2025;
  • 1 275 cas de dengue, dont 152 depuis le 1er mai 2025.

Aucun cas autochtone n’a été détecté pour le moment en France continentale. Toutefois, le moustique Aedes albopictus, vecteur de ces virus, est désormais présent dans 81 départements sur 96, incluant la Corse. Il existe donc un risque de transmission locale de ces maladies dans les semaines à venir, d’autant plus que le nombre élevé de cas importés pourrait persister et que nous sommes dans une période propice à l’activité des moustiques, qui s’étend de mai à novembre. Pour rappel, en 2024, 83 cas autochtones de dengue et 1 cas de chikungunya ont été rapportés par Santé publique France.

Syndrome fébrile douloureux et voyage récent dans une zone endémique

La DGS rappelle que le diagnostic de chikungunya ou de dengue doit être envisagé en présence :

  • d’un syndrome « viral aigu », caractérisé principalement par :

    • une fièvre soudaine,
    • des douleurs musculaires et/ou articulaires,
    • des céphalées,
    • une éruption cutanée;

  • et associé à :

    • un historique de voyage récent dans une région où le virus est endémique, retour dans les 15 derniers jours [2, 3],
    • ou un contact avec un cas avéré.

Ce syndrome viral aigu dure généralement une semaine et peut être suivi d’une période de fatigue prolongée.

En l’absence de traitement antiviral spécifique, le traitement reste symptomatique (antalgiques et antipyrétiques), en évitant l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Chikungunya, dengue, Zika : formes asymptomatiques et complications

Huit personnes sur dix infectées par le chikungunya présentent des symptômes, tandis que pour la dengue et le Zika, 50 à 90 % des cas sont asymptomatiques ou présentent des signes légers.

La progression est généralement favorable pour ces virus, et les formes sévères sont rares :

  • le chikungunya peut entraîner des formes atypiques (environ 0,5 % des cas), certaines pouvant être graves. Cette infection peut aussi évoluer vers des arthralgies chroniques chez 20 à 60 % des patients selon le type viral et la qualité des soins reçus. Des recommandations ont été formulées en 2014 pour la prise en charge des formes chroniques de chikungunya [4]. Les personnes à risque de formes graves comprennent :

    • ceux ayant des comorbidités,
    • les jeunes enfants et les personnes âgées,
    • les femmes enceintes,
    • les personnes immunodéprimées;

  • la dengue hémorragique, qui représente environ 1 % des cas, survient généralement entre le 4ème et le 6ème jour de la maladie. Elle est plus fréquente en cas de dengue secondaire et/ou de comorbidités.
  • les complications du virus Zika incluent des troubles neurologiques ou auto-immuns, tels que le syndrome de Guillain-Barré, ou des malformations congénitales (comme la microcéphalie) en cas d’infection durant la grossesse.

Conseils clés de prévention

Dès l’apparition des premiers symptômes, et pendant une semaine en moyenne, sans attendre la confirmation biologique de l’infection, il est crucial que le patient se protège contre les piqûres de moustiques pour éviter leur contamination et la transmission ultérieure du virus. Le délai pour qu’un moustique infecté puisse transmettre la maladie est d’environ une semaine.

Il est conseillé aux personnes présentant des signes cliniques évocateurs ou un diagnostic confirmé :

  • de porter des vêtements amples et couvrants;
  • d’appliquer des répulsifs cutanés;
  • d’utiliser des diffuseurs électriques à l’intérieur des habitations;
  • de placer des moustiquaires sur les ouvertures (portes et fenêtres).

Quels tests biologiques ?

Les tests biologiques à réaliser sont résumés dans la figure ci-dessous. Pour sélectionner les analyses appropriées, il est crucial de déterminer précisément la date d’apparition des symptômes. Il est recommandé de rechercher simultanément les trois arboviroses transmises par ces moustiques en raison de symptômes et de zones de circulation similaires.

Les prélèvements sanguins peuvent être effectués par tout laboratoire d’analyses et de biologie médicale et sont pris en charge selon les indications mentionnées.

Figure – Prescriptions biologiques de la dengue, du chikungunya et du Zika[1]

Des IgM isolées doivent absolument conduire à un second prélèvement pour confirmation, au minimum 10 jours après le premier. Le diagnostic sera confirmé en cas d’apparition d’IgG dans le second échantillon, ou en présence d’un titre croissant d’IgG.

La vaccination contre la fièvre jaune peut entraîner un résultat faussement positif pour la dengue. Un test de confirmation par neutralisation des anticorps peut être réalisé par le Centre national de référence.

Maladies à déclaration obligatoire

Ces maladies, qu’elles soient importées ou autochtones, doivent être déclarées rapidement à la plateforme régionale de veille et d’urgences sanitaires de l’ARS (formulaires Cerfa de déclaration obligatoire), afin que celle-ci puisse engager les investigations nécessaires et prendre les mesures appropriées.

La DGS recommande également d’éliminer les sources potentielles de reproduction des moustiques à l’intérieur et autour des bâtiments en supprimant les eaux stagnantes (comme les soucoupes sous les pots, les déchets, les gouttières, etc.).

Conseils pour les voyageurs

  • Chikungunya : la vaccination contre le chikungunya n’est actuellement pas recommandée selon les dernières directives sanitaires pour les voyageurs émises par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), qui seront mises à jour en juin prochain. Selon l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) du 25 avril 2025 : « les voyageurs âgés de 65 ans et plus ne doivent pas être vaccinés avec le vaccin IXCHIQ » (voir notre article du 27 avril 2025 et [5]).
  • Dengue : les recommandations sanitaires pour les voyageurs de 2024 ont été révisées le 24 avril 2025 pour les personnes se rendant dans les zones à risque de transmission de la dengue. Les données sur l’immunogénicité, l’efficacité et la tolérance du vaccin QDENGA ont été intégrées. Ces recommandations s’appliquent aux personnes âgées de 6 ans et plus, en tenant compte de l’âge du voyageur, de la présence de comorbidités connues pour augmenter le risque de complications graves, des antécédents personnels de dengue, de la durée du séjour et de l’épidémiologie de la maladie. Un schéma synthétique est présenté (page 19 de [6]).
  • Zika : les recommandations pour les femmes enceintes ou celles ayant un projet de grossesse et prévoyant un voyage dans une zone où le virus Zika circule sont disponibles dans l’avis du HCSP du 16 février 2017 [7].

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