Soignants non permanents : plus d’erreurs graves en santé, selon la HAS

par adm
Pour son analyse, la HAS a identifié 512 EIGS comme « pertinents» entre mars 2017 et juin 2024. 

L’augmentation du recours au personnel non permanent dans les établissements de santé soulève des questions cruciales sur la qualité des soins. Un récent rapport de la Haute Autorité de Santé (HAS) met en lumière un lien préoccupant entre cette pratique et l’incidence des événements indésirables graves liés aux soins (EIGS). Ce constat alarmant révèle que les professionnels temporaires, souvent appelés à pallier la pénurie de main-d’œuvre, pourraient ne pas être suffisamment préparés pour faire face aux exigences spécifiques des services dans lesquels ils interviennent. La HAS, dans son étude approfondie, propose des pistes d’action pour réduire ces risques, ce qui souligne l’importance de cette problématique dans le maintien de la sécurité des patients.

Identification des facteurs de risque liés au personnel non permanent

Au cœur de cette étude, la HAS distingue clairement le personnel non permanent, y compris les intérimaires, les vacataires et les remplaçants, de leurs homologues permanents. L’analyse de 512 cas d’EIGS survenus entre mars 2017 et juin 2024 démontre une prédominance des incidents durant les périodes de vulnérabilité, comme les nuits et les week-ends, souvent couvertes par ce type de personnel.

– **Erreurs médicamenteuses** : Surdosage ou confusion des patients ou des médicaments (31% des cas).
– **Défaillances organisationnelles** : Problèmes dans l’organisation de la prise en charge (28%).
– **Problèmes matériels** : Défaillance ou mauvaise utilisation du matériel médical (13%).
– **Erreurs cliniques** : Diagnostic incorrect, gestion inadéquate de la stratégie thérapeutique (12%).

Ces chiffres révèlent une forte corrélation entre la non-permanence du personnel et la survenue d’EIGS, souvent attribuée à une méconnaissance des procédures et du matériel spécifique à l’établissement.

Profil des victimes et contexte des incidents

Les données collectées montrent que les femmes (61%) et les personnes âgées (42% des patients ont entre 80 et 100 ans) sont les plus touchées. Les incidents se concentrent majoritairement dans le secteur sanitaire (64%), impliquant principalement des infirmiers (44%), suivis par les médecins (29%) et les aides-soignants (19%).

Exemples concrets d’incidents

Des cas spécifiques illustrent les conséquences tragiques de ces erreurs :
– **Chute mortelle d’une résidente centenaire** dans un Ehpad lors du transfert du lit au fauteuil roulant, causée par un mauvais réglage du harnais du lève-personne par une aide-soignante intérimaire.
– **Décès d’un patient octogénaire** par asphyxie due à un bouchon muqueux dans sa canule de trachéotomie, faute de surveillance adaptée pendant la nuit par deux infirmières remplaçantes.

Recommandations de la HAS pour améliorer la sécurité des patients

Face à ces constats, la HAS propose plusieurs mesures visant à réduire la fréquence et la gravité des EIGS :

1. **Stabilisation des équipes** : Amélioration des conditions de travail, revalorisation des salaires, et mise en place de programmes de formation continue.
2. **Adéquation des compétences** : Vérification systématique des compétences du personnel non permanent avec les exigences du poste.
3. **Intégration et formation** : Établissement d’un processus d’intégration formel pour familiariser rapidement le personnel temporaire avec les procédures et les équipements.
4. **Communication et traçabilité** : Optimisation de la communication entre professionnels et renforcement de la documentation des soins dispensés.

Ces recommandations visent non seulement à améliorer la qualité des soins, mais aussi à garantir une meilleure sécurité pour les patients, en particulier dans un contexte de recours accru au personnel temporaire.

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