Déprescription en Ehpad : découvrez l’app révolutionnaire pour médicaments inappropriés !

par adm
Une étude canadienne portant sur cinq Ehpad incluant  un total de 1 228 résidents.

Une Nouvelle Approche Canadienne pour la Déprescription en Ehpad

Des scientifiques au Canada ont mis au point un système numérique innovant conçu pour assister les médecins dans la réduction de l’usage de médicaments jugés inappropriés parmi les pensionnaires des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Cette avancée est le fruit d’une recherche récemment publiée dans la revue JAMA Network Open.

Il est fréquent que des prescriptions médicamenteuses inappropriées soient émises pour les personnes âgées, notamment en raison de la multiplicité de leurs pathologies chroniques. Cela augmente les risques de réactions négatives telles que des chutes, des fractures, des admissions hospitalières, des troubles cognitifs, et même une mortalité accrue, expliquent le Dr Emily McDonald et son équipe du Centre universitaire de santé McGill à Montréal.

Les résidents des Ehpad sont particulièrement vulnérables à ces problèmes, notamment en raison de la gestion médicamenteuse des troubles comportementaux, où l’usage d’antipsychotiques ou de sédatifs est fréquent, même sans l’autorisation officielle de mise sur le marché. De plus, beaucoup de ces traitements sont anciens et rarement réévalués.

Des efforts sont en cours pour diminuer ces prescriptions, bien que les études évaluant ces initiatives soient encore rares.

Dans leur étude, les chercheurs ont testé un outil numérique de soutien à la décision pour la déprescription dans les Ehpad. Ils ont mis en œuvre un essai contrôlé randomisé par clusters avec permutation séquentielle, permettant ainsi de prendre en compte les variations temporelles et d’inclure toutes les institutions dans l’intervention.

Ce logiciel analyse les données spécifiques de chaque patient pour identifier les possibilités de réduire certaines prescriptions. L’application mobile fournit ces informations au médecin directement au chevet du patient.

L’étude a concerné cinq Ehpad divisés en trois groupes, impliquant au total 1 228 résidents, dont 59 % utilisaient au moins un médicament potentiellement inapproprié. Après une phase initiale de trois mois, le premier groupe a entamé l’intervention, suivi du deuxième trois mois plus tard, puis du troisième groupe après trois autres mois.

L’âge médian des résidents était de 84 ans, avec une médiane de 10 médicaments prescrits par patient, dont trois étaient jugés potentiellement inappropriés. Les médicaments les plus couramment inappropriés incluaient les inhibiteurs de la pompe à protons (55,6 %), les anticoagulants (37,1 %) et les benzodiazépines ou hypnotiques sédatifs (39 %).

Sur les 725 patients possédant au moins un médicament potentiellement inapproprié, 12,7 % ont vu une déprescription lors de la phase initiale, taux qui a grimpé à 36,4 % avec l’utilisation du logiciel.

L’outil a significativement augmenté la probabilité de déprescription, avec un odds ratio ajusté (OR) de 1,58.

Les médicaments les plus fréquemment retirés pendant l’intervention comprenaient des opioïdes, des antipsychotiques, le docusate (un laxatif) et des benzodiazépines ou hypnotiques.

Néanmoins, les chercheurs notent une augmentation significative des chutes pendant les périodes d’intervention, probablement due à une moindre sédation des résidents, qui étaient dès lors plus actifs.

Les résultats démontrent que cet outil électronique de soutien à la décision peut s’intégrer efficacement dans la routine clinique des Ehpad pour encourager la déprescription de médicaments potentiellement inappropriés, concluent les chercheurs.

Informations extraites d’une dépêche de APMnews publiée le 4 juin 2025.

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