Découvrez pourquoi IXCHIQ n’est pas recommandé pour les plus de 65 ans à Mayotte!

par adm
Chikungunya : le département de Mayotte est passé en phase épidémique le 27 mai 2025. 

À la lumière de récents incidents sérieux, l’utilisation du vaccin IXCHIQ est désormais interdite pour les individus âgés de 65 ans et plus. La campagne de vaccination continue à La Réunion et commence à Mayotte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans souffrant de comorbidités.

Selon les directives du Comité européen de pharmacovigilance (Prac), l’emploi du vaccin IXCHIQ contre le chikungunya est proscrit pour les seniors de 65 ans et plus [1, 2].

Cette mesure préventive reste en vigueur en attendant les résultats d’une analyse européenne sur la sûreté d’IXCHIQ. Elle est motivée par les raisons suivantes :

  • les recherches cliniques concernant IXCHIQ ont majoritairement inclus des participants de moins de 65 ans ;
  • une grande partie des cas sévères impliquait des individus âgés de 65 ans et plus.

La vaccination avec IXCHIQ peut se poursuivre pour les moins de 65 ans, en accord avec les directives en vigueur.

Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) ainsi que la notice d’IXCHIQ sont en cours de révision.

Majoritairement des effets secondaires chez les personnes âgées

Au début du mois de mai, le Prac a débuté une revue des cas de pharmacovigilance signalés en Europe et à l’international chez les patients vaccinés avec IXCHIQ. L’objectif est d’apprécier la sécurité de ce vaccin pour les plus de 65 ans [3].

Au 2 mai 2025, environ 43 400 doses du vaccin IXCHIQ avaient été administrées à travers le monde (France, autres États membres de l’Union européenne, États-Unis, Canada). Près de 43 % de ces doses (soit 16 236 doses) ont été utilisées pour vacciner des personnes de 65 ans et plus, jugées à haut risque de développer des formes graves de chikungunya.

Dans ce groupe vacciné, 19 cas d’effets indésirables graves ont été recensés :

  • 11 cas en France (principalement à La Réunion), 7 aux États-Unis et 1 en Autriche, affectant principalement des patients souffrant également d’autres pathologies ;
  • 17 des cas graves concernaient des individus âgés de 62 à 89 ans, incluant 2 décès.

En France, les dernières informations de pharmacovigilance publiées par l’ANSM le 22 mai 2025 rapportent 43 cas d’effets indésirables, dont 18 graves [4].

  • l’âge moyen des patients affectés était de 74 ans ;
  • près de 80 % des cas ont été signalés à La Réunion ;
  • les principaux symptômes graves sont apparus quelques jours après la vaccination, ressemblant à ceux d’une infection sévère par le chikungunya (syndrome chikungunya-like).

Continuation de la campagne vaccinale, exclusion des 65 ans et plus

En France, la campagne de vaccination contre le chikungunya se maintient ; depuis fin avril, elle cible exclusivement les personnes de 18 à 64 ans avec au moins une comorbidité, suivant les recommandations de la Haute Autorité de santé (cf. notre article du 17 avril 2025, mis à jour le 27 avril et le 30 mai 2025) :

  • continuation de la campagne à La Réunion ;
  • début de la campagne à Mayotte.

Mayotte entre en phase épidémique

Le département de Mayotte a été déclaré en phase épidémique de chikungunya le 27 mai [5].

Selon le bulletin de Santé Publique France du 30 mai 2025 [6], le virus se propage sur l’ensemble du territoire. Depuis le début de l’année 2025, 560 cas ont été recensés. Entre les semaines 20 et 21, une hausse de 42 % a été observée (cf. Encadré).

Encadré – Indicateurs clés du chikungunya à Mayotte (Santé publique France – bulletin du 30 mai 2025)

Modalités de la campagne de vaccination

Un arrêté publié dans le Journal officiel du 28 mai 2025 [7] régule la campagne de vaccination à Mayotte, y compris les conditions de sa prise en charge. Le vaccin IXCHIQ est remboursé sur prescription médicale pour la population éligible.

Pour garantir l’accès à la vaccination, il est prévu que cette campagne puisse se dérouler dans des lieux désignés par le directeur général de l’agence régionale de santé ainsi que dans les lieux habituels d’exercice des professionnels de santé, notamment dans les pharmacies d’officine, sur présentation d’une prescription médicale.

Étant donné les spécificités sanitaires de Mayotte (notamment la présence de comorbidités avancées) [6] :

  • les prescripteurs doivent évaluer attentivement la balance bénéfices/risques pour les patients avec comorbidités ;
  • pour les personnes âgées de 55 à 64 ans, un suivi renforcé incluant un appel téléphonique trois jours après la vaccination est mis en place.

Les modalités de la campagne de vaccination à Mayotte sont valides jusqu’au 15 octobre 2025.

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