L’ANSM et l’Anses ont récemment mis en lumière la présence non déclarée de substances prohibées dans certains produits contenant du cannabidiol (CBD), ce qui a provoqué une hausse des cas d’intoxications en France.
Ces deux autorités sanitaires françaises, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), alertent quant aux dangers liés à l’usage de produits à base de cannabidiol (CBD), notamment en raison de la présence de substances interdites qui n’ont pas été mentionnées sur l’étiquetage [1].
L’Assurance maladie recommande d’acheter le CBD en pharmacie pour garantir la qualité et la traçabilité du produit [2].
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Sommaire
Problèmes de fiabilité de l’étiquetage
Depuis le début de l’année 2024, les centres antipoison et de toxicovigilance (CAP-TV) ainsi que les centres d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) en France ont rapporté plusieurs cas d’intoxication suite à l’utilisation de produits prétendument à base de CBD.
« La majorité de ces cas d’intoxication résultent de la présence de substances interdites telles que des cannabinoïdes synthétiques ou des niveaux de THC dépassant 0,3 % », explique l’ANSM.
Les enquêtes menées montrent souvent une discordance entre la composition déclarée sur l’étiquette et celle réellement présente dans les produits :
- quantitativement, dans 80 % des cas, la concentration de CBD diffère de celle indiquée sur le produit, selon une étude de 2023 réalisée par les centres d’addictovigilance de Lyon, Paris et Montpellier et appuyée par la Mildeca [4];
- qualitativement, la présence de THC ou de cannabinoïdes synthétiques (tels que HHC, HHC-O, H4-CBD, MDMB-PINACA) est fréquemment constatée, ces substances étant considérées comme potentiellement plus dangereuses en raison de leur forte activité.
Signaux d’alerte à connaître pour les consommateurs
Les symptômes liés à la consommation de CBD peuvent varier et être parfois sévères :
- fatigue ;
- somnolence ;
- nausées et vomissements ;
- maux de tête ;
- anxiété, crises d’angoisse aiguës ou états d’agitation avec hallucinations ;
- vertiges ;
- tachycardie ;
- perte de connaissance ;
- idées ou comportements suicidaires ;
- crises d’épilepsie.
Ces effets peuvent se manifester indépendamment de la durée ou de la fréquence de consommation, et quel que soit le mode d’administration du CBD (fumé, vapoté ou ingéré).
Recommandations et précautions
L’ANSM et l’Anses recommandent une vigilance accrue, en particulier envers les produits étiquetés comme « puissants », qui peuvent être particulièrement risqués.
Il est également important de noter que même si un produit à base de CBD respecte les normes légales, son utilisation n’est pas sans risque :
- la présence de THC, même en faible quantité, peut causer somnolence ou léthargie, ce qui représente un danger pour certaines professions ;
- le risque d’interaction avec certains médicaments peut affecter leur efficacité ou augmenter leurs effets secondaires ;
- les produits doivent être conservés hors de portée des enfants pour éviter tout risque d’ingestion accidentelle.
En cas d’effets indésirables après la consommation de CBD :
- interrompre immédiatement la consommation et, si possible, conserver le produit restant pour analyse ;
- en cas de symptômes sévères (perte de connaissance, malaise…), contacter immédiatement le service d’urgence au 15 ;
- pour les autres symptômes, consultez un médecin ou contactez un centre antipoison ;
- en cas de signes de dépendance, seek help from a specialist in addiction treatment ;
- soumettre les incidents sur le portail dédié aux signalements d’événements sanitaires indésirables.
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