Les premières données issues de l’étude de pharmacovigilance concernant le vaccin IXCHIQ révèlent 18 cas sérieux, incluant 3 décès, mettant en lumière les effets secondaires principalement observés chez des individus âgés et vulnérables.
Le processus de vaccination contre le chikungunya a débuté le 7 avril 2025 à La Réunion avec l’utilisation du vaccin IXCHIQ en poudre, destiné à être reconstitué en solution injectable [1].
Peu après le lancement, le 25 avril 2025, la Haute Autorité de santé a recommandé de réviser les groupes cibles pour la vaccination suite à trois incidents graves, dont un décès, affectant des personnes de 65 ans et plus. En conséquence, l’utilisation du IXCHIQ a été temporairement déconseillée pour cette catégorie d’âge en attendant une réévaluation à l’échelle européenne (cf. notre article du 3 juin 2025).
Au 2 mai 2025, 43 400 doses du vaccin IXCHIQ avaient été utilisées à l’international (France, autres nations de l’Union européenne, États-Unis, Canada), et 43 % de ces doses (soit 16 236 doses) avaient été administrées à des personnes âgées de 65 ans ou plus, jugées à haut risque de développer des complications graves en cas d’infection par le chikungunya.
La campagne de vaccination s’est ensuite étendue à Mayotte à partir du 28 mai 2025, ciblant exclusivement les individus de 18 à 64 ans ayant au moins une comorbidité.
Sommaire
Observations spontanées en pharmacovigilance : 47 cas d’effets indésirables, dont 18 graves
Le 2 juillet 2025, la diffusion des premiers résultats de l’étude de pharmacovigilance menée par le centre régional de pharmacovigilance (CRPV) de l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris) a permis d’affiner la compréhension des EI associés au vaccin IXCHIQ [2,
Entre le 7 mars et le 2 juin 2025, 47 cas d’EI, dont 18 graves, ont été signalés en France, avec 11 cas (23 %) en métropole et 36 (77 %) dans les zones endémiques ou épidémiques comme La Réunion ou la Martinique.
La majorité des cas concernaient des personnes âgées :
- 55 % parmi les cas non graves (16 cas sur 29 ; âge médian : 66,5 ans ; fourchette : 35 à 77 ans) ;
- 78 % parmi les cas graves (14 cas sur 18 ; âge médian : 76,5 ans ; fourchette : 45 à 89 ans).
Sur les 29 cas « non graves », 10 (34 %) présentaient des comorbidités. Les EI rapportés étaient principalement des réactions systémiques au vaccin, comme des céphalées (13 cas), des arthralgies (12), de la fièvre (11), des myalgies (8).
Parmi les 18 cas graves, 14 (78 %) avaient des comorbidités. Les EI mentionnés ressemblaient principalement à des symptômes « chikungunya like », similaire à ceux d’une infection sévère par le virus (cf. Monographie VIDAL).
Un lien « très probable » avec le vaccin pour l’un des trois décès
À ce jour, parmi les 18 patients ayant subi un EI grave :
- 8 sont en rétablissement ou ont récupéré ;
- 7 n’ont pas récupéré ;
- 3 sont décédés (tous âgés de plus de 65 ans avec d’autres pathologies).
Selon des critères chronologiques et cliniques [4], un lien avec le vaccin est considéré comme « très probable » dans un cas. Pour les deux autres, « aucun lien n’a pu être établi ».
D’après le CRPV, les taux de notification pour les cas mortels sont estimés à :
- 8 cas pour 100 000 doses (ou 1 cas pour 12 640 doses) en prenant en compte toutes les doses administrées ;
- 18 cas pour 100 000 doses (ou 1 cas pour 5 412 doses) chez les personnes de 65 ans et plus.
Trois signaux potentiels en cours d’analyse
Des effets secondaires nouveaux ou inhabituels, suggérant un potentiel rôle du vaccin, ont également été identifiés :
- encéphalopathie ou encéphalite (n = 3), survenant chez des sujets âgés avec comorbidités ;
- chutes (n = 7) entre le premier et le cinquième jour après la vaccination, dans un contexte de malaise vagal et/ou de fièvre et/ou d’encéphalopathie ;
- microangiopathie thrombotique (n = 1), dont les premiers symptômes sont apparus dès le deuxième jour après la vaccination.
Ces trois signaux sont actuellement l’objet d’enquêtes approfondies au niveau européen.
Trois événements sous surveillance
Trois incidents sont particulièrement surveillés :
- une insuffisance rénale : en cas de fièvre post-vaccinale chez un patient âgé ou fragile, il est recommandé d’évaluer la fonction rénale pour ajuster d’éventuels déséquilibres métaboliques ou électrolytiques ;
- une thrombopénie : 4 cas associés à des symptômes chikungunya like ont été signalés ;
- un mésusage dans un contexte d’immunodépression : il est important de rappeler que IXCHIQ, un vaccin vivant atténué, est contre-indiqué chez les personnes ayant une immunodéficience ou une immunodépression en raison d’une maladie ou d’un traitement médical.
La surveillance continue en collaboration avec les autorités européennes. La réévaluation du rapport bénéfice/risque de ce vaccin par le comité européen de pharmacovigilance (PRAC) de l’EMA est en cours. Affaire à suivre…
Les facteurs de risque de complications sévères dues au virus du chikungunya nécessitant une hospitalisation prolongée de plus de 24 heures sont :
Les cas graves affectent principalement les personnes de plus de 65 ans et les nourrissons de moins de 3 mois.
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